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2 juin 2007

Mariemont : les Pharaons Noirs

Pharaons noirs

Sur la Piste des Quarante Jours

9 mars – 2 septembre 2007 au Musée Royal de Mariemont

Le Musée royal de Mariemont consacre une exposition inédite à l’autre royaume des pyramides, celui de la Nubie soudanaise et du désert occidental de la haute Vallée du Nil. En suivant l’une des pistes caravanières les plus mythiques de l’histoire, le Darb al Arba’ïn, ou «La Piste des Quarante Jours», la lumière se lève sur de prestigieuses découvertes archéologiques retraçant cinq millénaires d’histoire, depuis l’âge de la pierre jusqu’à l’époque contemporaine. Présentée comme un voyage à la fois archéologique et photographique, cette manifestation traite aussi des caravanes d’antan et des nomades contemporains.

La république du Soudan est aujourd’hui le plus vaste État du continent africain. Lié géographiquement et historiquement à l’Égypte depuis l’époque pharaonique, le territoire soudanais, qui commence aujourd’hui au niveau de la 2e cataracte du Nil, a été le foyer de cultures majeures dans l’histoire de l’humanité. Le pays de Koush des textes pharaoniques, développe, entre les Ire et IVe cataractes, une civilisation nubienne originale. À la culture de Kerma commençant au IIe millénaire avant J.-C., succèdent au VIIIe siècle avant J.-C. le royaume de Napata dont plusieurs pharaons d’Égypte sont issus, tel le célèbre Taharqa, puis celui de Méroé, connu pour ses pyramides, qui se termine au IVe siècle. Évangélisés à partir d’Alexandrie et de Constantinople, les Nubiens christianisés, bâtissent, du VIIIe siècle au début du XVIe siècle de notre ère, de nombreuses églises dont la fameuse cathédrale de Faras. Plus tard, le pays islamisé au contact de marchands arabes s’organise autour de royaumes.

Le pays de Koush des Égyptiens anciens, l’Éthiopie des Grecs et des Romains, représente, par excellence, la région d’où proviennent les produits africains, mais aussi où convergent les pistes de la mer Rouge et des régions de l’Est, comme celles du Darfour ou du Kordofan. La Nubie soudanaise n’est-elle pas le «corridor africain» par excellence ? C’est ainsi que, très tôt, les Koushites sont les interlocuteurs priviligiés des Égyptiens de l’époque pharaonique, lorsque ceux-ci veulent obtenir les produits provenant du sud, tels l’ébène, l’ivoire, l’encens et les peaux de félins indispensables à l’exercice de leur culte.

Certes, la voie fluviale s’avère la route la plus directe entre l’Égypte et la Nubie soudanaise. Toutefois, les cataractes – il y en a six jusqu’à l’actuelle capitale: Khartoum – ne permettent pas le passage de bateaux, notamment à l’étiage. Par conséquent, les marchandises doivent être portées au moment de franchir chacun de ces rapides. Ce qui explique que la voie géographiquement la plus «directe» se révèle donc plus longue. Puisqu’à l’époque pharaonique, le coût des expéditions commerciales compte moins que le gain de temps, cela explique que la piste désertique, plus longue mais praticable va être privilégiée, dès l’Ancien Empire. Cette route, précurseur de la «Piste des Quarante Jours», de l’ère moderne est encore actuellement empruntée pour amener du Soudan les troupeaux de dromadaires destinés aux marchés égyptiens.

Commissaire de l’exposition : Marie-Cécile BRUWIER

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